Les activités athlétiques sont des activités de performance : on cherche à défier et maîtriser le milieu pour faire la meilleure performance possible en dépassant ses propres limites …
Pour Bernard Jeu « La performance est la conquête par l’Homme de toutes les dimensions de l’espace et du temps, par de-là les limites et obstacles qu’il s’invente pour pouvoir justement les dépasser ».
En athlétisme, « On raccourcit le temps, on élargit l’espace, on a prise sur eux ».
Antoine Blondin « Course, saut, lancer, constituent les péripéties les plus dépouillées du combat permanent où il est donné à l’homme d’éprouver les limites physiques de sa condition ».
Courir – Sauter – Lancer – Marcher … toujours plus et mieux
- courir de plus en plus vite, de plus en plus longtemps
- sauter de plus en plus loin, de plus en plus haut
- lancer de plus en plus loin
- marcher de plus en plus vite et longtemps
La performance est mesurée
La mesure est nécessaire. C’est un repère pour pouvoir « battre son record ».
Elle peut prendre différentes formes :
- une mesure chiffrée (chronomètre, décamètre,…)
- des zones ou des espaces à franchir : des zones au sol de plus en plus grandes (sauts, lancers), des grandes cibles verticales de plus en plus loin (lancers)
- défier un.e autre athlète à la course, au lancer, au saut : dans ce cas, ce n’est pas la mesure qui compte, mais le fait d’aller plus vite, plus loin, plus haut que l’autre
De nombreux jeux traditionnels sont des jeux athlétiques : jeux basques, jeux écossais…(lancer de béret, lancer de tronc d’arbres de plus en plus haut, courses en sac, course avec charges, etc).
A certaines épreuves qui ont la même signification que l’athlétisme sont souvent associés des jeux de force (lourdes charges à porter en courant par exemple) ou des jeux d’adresses (tirs).
Certains sports associent également athlétisme et tirs (biathlon : ski de fond + tirs, la difficulté est de rester précis alors que l’on vient de faire un très grand effort).
Remarque sur les tirs
A l’école, peut-on associer les tirs (lancer précis) à de l‘athlétisme (lancer loin) ?
Les tirs sont des activités de performance qui ne sont pas classées dans l’athlétisme.
Ce sont des sports (tir à l’arc, golf, pétanque,…) ou des jeux (bowling, palet, fléchettes, ..) qui nécessitent précision et retenue du geste, alors que l’athlétisme nécessite effort énergétique intense et gestion de cet effort.
A l’école, nous conseillons de ne pas mélanger les tirs à l’athlétisme, car l’expérience nous a montré qu’il y a un risque de confusion de sens pour les élèves et une gestion difficile de la classe pour l’enseignant.e.
Sens pour les élèves
Le défi au monde physique fait partie des jeux enfantins (lancer des galets loin dans la mer, sauter par-dessus des ruisseaux, des obstacles, se défier à la course…). En jouant à défier l’autre, en « battant ses records », l’enfant se lance des défis à lui-même. En réussissant, il prend du pouvoir sur le monde qui l’entoure.
Caractéristiques des activités athlétiques
Le but poursuivi consiste toujours à raccourcir le temps (aller de plus en plus vite) ou élargir l’espace (parcourir ou franchir des plus grandes distances).
Le corps est le seul propulseur. Il réalise des franchissements d’espaces horizontaux ou verticaux avec le corps (course, saut, lancer) ou fait réaliser ces franchissements à des engins (lancer).
L’athlète a toujours droit à plusieurs tentatives et détermine lui-même son projet de performance.
La performance permet différents modes de rencontre :
– seul (je bats mon record)
– avec les autres (coopération). On additionne nos performances.
– contre les autres (confrontation). On se défie.
Des règles avec avantages et/ou handicaps permettent des rencontres entre personnes de niveaux différents (ex : celui qui court plus vite part avec 3 mètres de handicap au départ)
Pourquoi enseigner l’athlétisme à l’école ?
L’élève va apprendre à :
- faire un effort intense et maîtriser cet effort : maîtriser l’énergie, le déséquilibre, la fatigue… produit par l’effort. Cet effort intense est un indicateur important : il permet de savoir si l’enfant a compris le sens à l’activité ou pas.
- développer ses ressources (locomotrices, énergétiques, informationnelles…), les optimiser en réalisant des performances
- faire des performances non aléatoires (stabiliser sa performance)
- développer des savoirs pratiques sur son corps pour le rendre plus endurant, plus souple, plus tonique, plus puissant
- jouer des rôles sociaux (juge, chronométreur) pour se situer, comparer des techniques, faire évoluer ses limites, se rencontrer, faire des performances collectives
- devenir une spectatrice ou un spectateur sportif averti et actif.
Quels apprentissages à l’école primaire ?
A tous les niveaux, l’élève est confronté à une performance individuelle et collective.
Il est amené à faire un effort important qui le déséquilibre et doit donc contrôler ce déséquilibre, pour « battre son record ».
Il a des outils pour évaluer sa performance et celles des autres. Il sait tenir les rôles sociaux (juge, starter..)
Repères en fin de maternelle :
L’élève comprend le sens de l’activité. Il peut se lancer des défis à lui-même ou aux autres : courir le plus vite possible (sans tomber), lancer « de toutes ses forces » pour franchir des espaces de plus en plus grands, et sauter le plus loin possible.
Il repère les espaces pour jouer (zone d’élan, zone à franchir, départ/arrivée…).
Petite Section :
– comprendre le sens de l’activité : lancer, sauter loin, courir vite. Faire un effort maximum. Notion de couloir, de cible ou de zone à franchir. Notion de limite à ne pas dépasser.
Moyenne Section/grande section :
– Etre capable de juger une performance. Exemple : en lancer, distinguer le point d’impact de l’endroit où la balle roule
– Etre capable de jouer les rôles sociaux (starter, juge,…)
– Etre capable d’observer et se poser des questions techniques. Exemple : faire la différence entre un jeté, un lancer par dessous, un lancer par-dessus
Repères fin de cycle 3 :
– Lancer : lancer le plus loin possible une balle, avec élan, sans dépasser la limite (ligne) ; faire sa meilleure sa performance régulièrement.
– Sauter : sauter le plus loin possible, avec élan, sans dépasser la limite (ligne) ; faire sa meilleure sa performance régulièrement.
– Vitesse : courir le plus vite possible 25 à 40 mètres ; réagir à un signal de départ, franchir la ligne d’arrivée en pleine vitesse.
– Relais : courir le plus vite possible une courte distance à plusieurs (en perdant le moins possible de vitesse au moment de la transmission); le relayeur reçoit le témoin dans une course vers l’avant ; réussir cette transmission régulièrement.
-Haies : courir en franchissant les obstacles et maintenir sa vitesse malgré la haie ( différencier « sauter par dessus » et « franchir » en courant)
– Course longue : courir 15 min sur un distance comprise entre 1800 m à 3600m.
L’élève sait donner un départ, juger une performance (ex au saut : Savoir que la performance retenue correspond à l’empreinte (laissée dans le sable) la plus proche de la planche.
Il est capable d’observer et se poser des questions techniques (sur le pied d’appel, la façon de prendre de l’élan, etc).
Il connait quelques principes liés à la relation effort/performance (s’échauffer, s’étirer, boire, récupérer…)
Retrouvez les situations d’athlétisme pour l’école primaire
Chaque fiche expose la situation, la démarche pour 12 séances et donne des repères d’acquisitions :
Lancer dans des cibles en toute petite section de maternelle.
Lancer de plus en plus loin en moyenne et grande section de maternelle
Relais au cycle 2 et 3 (repères pour enseigner) ( à tester !)
Haies au cycle 3 (repères pour enseigner) ( à tester !)
Course longue au cycle 3 : courir 12 minutes pour un marathon collectif ( à tester !)